Venu participer en février au Salon international du livre de Taipei 2014 pour la maison d’édition HongFei Cultures, Yeh Chun-liang [葉俊良], qui est également auteur de livres jeunesse, a répondu aux questions de Lettres de Taïwan. Un entretien passionnant.
Vous êtes à la fois auteur et éditeur de livres jeunesse. Comment conjuguez-vous ces deux activités ?
C’est une chance d’avoir plusieurs casquettes. Devenir éditeur n’était pas prémédité mais j’ai fait des découvertes après avoir créé la maison d’édition HongFei Cultures avec mon associé Loïc Jacob. C’est un métier intéressant car on apprend tout le temps : on apprend auprès des artistes comment ils travaillent, auprès des libraires comment les gens lisent, auprès des bibliothécaires et des imprimeurs quels nouveaux produits on peut proposer aux lecteurs… Une part importante de notre métier consiste aussi à voyager, comme ici pour le salon du livre de Taipei.
HongFei Cultures participe en effet à de nombreux salons en France, dont certains de taille modeste…
Nous étions très présents les premières années, pour nous faire connaître. Nous avons apprécié de rencontrer les bibliothécaires, les documentalistes, les libraires. Et c’était important aussi pour l’économie de la maison d’édition, parce que la vente en direct représentait alors une part de revenus qui n’était pas négligeable. Petit à petit, nous avons pu faire des choix entre les salons. Il y a des salons où l’on vend très bien mais où l’on voit passer peu de professionnels. Pour d’autres, c’est le contraire. Nous privilégions, quand c’est possible, les salons où l’on rencontre des professionnels, parce qu’ils sont des relais indispensables.
Le paysage des librairies françaises a beaucoup changé ces dernières années, alors même que vous développiez la maison d’édition. Comment a évolué votre collaboration avec les libraires ?
Depuis le début, nous avons fait le choix de travailler avec un distributeur. Au fur et à mesure de notre développement, nous avons travaillé avec un premier, puis un deuxième et enfin, depuis deux ans, avec un troisième distributeur, Seuil-Volumen. Nous avons des équipes de représentants très compétentes qui couvrent très bien le territoire français et même, à l’étranger, des pays francophones comme le Canada, la Suisse et la Belgique. Donc, pour les librairies de premier niveau comme de deuxième niveau, il y a à chaque fois une personne dédiée pour s’occuper de notre catalogue, aux côtés de ceux d’autres maisons d’édition bien sûr. Et du coup, depuis deux ans, l’essentiel des recettes de la maison passe par les librairies et notre rôle d’éditeur est davantage centré sur notre métier.
Quand on donne aux libraires des arguments pour vendre nos livres, ils sont ravis et très motivés, d’autant plus que nos livres contiennent des histoires singulières. Pour peu que le libraire trouve une prise pour présenter ces ouvrages, cela se passe ensuite très bien. C’est un travail dans le temps : une fois conquis, un libraire reste fidèle. Avec mon associé – c’est lui qui s’occupe de la communication -, nous suivons les libraires qui ont un besoin particulier à certaines périodes de l’année. Nous suivons aussi nos artistes. Quand ils participent à un événement quelque part, on s’assure que les livres sont bien acheminés, de manière à éviter toute mauvaise surprise, comme cela arrive parfois dans les maisons d’édition ayant trop d’auteurs et d’artistes à gérer. Les libraires sont ravis que l’on s’occupe d’eux. Dans ce métier, tout le monde est très occupé mais nous nous rendons disponibles. Cela implique aussi un apprentissage de la gestion du temps et des priorités.
Vous faites collaborer des illustrateurs et des auteurs d’histoires ou de contes. Comment s’effectuent ces « mariages » ?
Vous avez raison de faire la différence entre histoires et contes. En Chine ou à Taïwan, les enfants et les adultes lisent beaucoup d’histoires, mais toutes ne sont pas des contes. Faire travailler ensemble des auteurs de culture chinoise et des illustrateurs européens, c’est une proposition de départ : quand la maison a été créée, nous avons tracé cette ligne avec insistance, pour nous démarquer des autres offres mais surtout pour montrer que l’on peut intéresser le lecteur à une histoire qui ne correspond pas à ce qu’il a déjà entendu. Toutefois, le but n’est pas de lui apprendre ce qu’est la Chine. Il faut d’abord que l’histoire émerveille et, à la fin, on se rend compte qu’elle vient de Chine et qu’elle convoie une autre manière de voir et de sentir les choses. En Chine, il y a une tradition de la narration qui est très riche, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Il n’y a pas de raison de passer à côté de cela quand on crée une maison d’édition comme HongFei.
Nous voulons aussi impliquer des talents pour les illustrations. Nous vivons en France où il y a beaucoup d’artistes de talent. Les histoires que nous publions ne parlent pas principalement de la Chine. Elles parlent d’une aventure, d’une rencontre, d’une amitié qui peuvent se passer partout. Une de nos artistes a ainsi illustré une histoire du 18e s. avec des images complètement contemporaines et dans un cadre occidental. Ce n’était pas notre demande mais quand on a reçu ces images nous avons été heureusement surpris : l’artiste avait compris cette démarche. Ce qui importe, c’est la justesse et l’originalité.
Deux ans après la création de la maison d’édition, nous sommes passés à la production d’ouvrages « hors collection » : des titres qui n’ont pas de lien avec la culture chinoise. Pour HongFei, c’était important de dire que nous n’étions pas une maison spécialisée dans l’édition d’auteurs chinois ou représentant je ne sais quelle culture officielle chinoise, mais une maison d’édition à part entière. Nous sommes une maison d’édition qui publie de bons livres et il se trouve que, parmi ceux-ci, certains sont d’inspiration chinoise. Comme cela, nous avons pu accueillir les créations d’artistes français, non seulement en images mais aussi en textes, qu’ils parlent ou qu’ils ne parlent pas de la Chine. Donc petit à petit, nous avons élargi notre ligne éditoriale, avec confiance car nous n’avons pas abandonné notre proposition de départ : chaque année, nous publions des titres avec un auteur chinois et des illustrations françaises.
Grand’Tante Tigre, un contre taïwanais recueilli par Blanche Chiu [裘佳平] et que vous avez publié en 2013, est illustré par une artiste d’origine coréenne. Est-ce la suite logique de cette démarche ?
Je crois que notre critère premier dans le choix d’un artiste est son talent, puis son rapport au texte proposé, et sa rencontre possible avec le public français. Lorsque Minji Lee-Diebold est venue nous présenter son book l’année de sa sortie de l’école Emile Cohl, nous pensions toute de suite qu’elle avait beaucoup à donner. Il a suffi que le texte Grand’Tante Tigre soit disponible chez nous à l’époque pour qu’il devienne le premier album de Minji, avec une maîtrise et une fraicheur très remarquables – notre deuxième projet en cours devrait voir le jour en 2015.
Dans un ouvrage comme Grand’Tante Tigre, un puriste pourrait souligner des discordances culturelles entre le dessin et le texte. Le jeune lecteur français perçoit-il au contraire l’Asie comme un grand tout ? Y a-t-il un souci d’authenticité absolu ou le plus important est-il que l’ouvrage captive le lecteur français ?
Les lecteurs sont divers dans leurs attentes et certains pourraient formuler ce genre de critiques. Ce serait légitime si nous prétendions faire des livres documentaires, ce qui n’est pas le cas. En réalité, la distinction entre les cultures d’Asie n’est pas une question sur laquelle la plupart des lecteurs s’attardent dans les livres de fiction. Dans la mesure où les livres que nous publions veulent ouvrir l’imaginaire du lecteur, nous laissons l’artiste libre. Les corrections que nous suggérons à ce dernier sont essentiellement d’ordre artistique : l’expression, la justesse des relations entre les personnages, la situation ainsi que le déroulement de la narration.
Un autre exemple illustre notre rapport à la question du purisme. Pour Turandot, princesse de Chine, nous avons demandé à Thierry Dedieu de s’approprier ce conte français du 18e s. Il a fait d’incroyables efforts pour créer des personnages. Sa proposition de couverture était très belle, très expressive, avec une princesse chinoise tenant une ombrelle couverte d’un jet de sang. C’était très puissant. Pourtant, comme Chinois de Taiwan, j’avais une réticence envers cette couverture. D’abord, la tenue de la princesse faisait penser davantage à une Japonaise qu’à une Chinoise et, deuxième chose, à mes yeux, une princesse chinoise ne peut pas tenir une ombrelle : quelqu’un doit la tenir pour elle. J’ai expliqué cela à l’artiste qui est ensuite rentré chez lui pour retravailler. Mais finalement, la couverture est essentiellement restée la même. Ce livre était destiné aux lecteurs français ; l’auteur est français et travaille dans l’édition jeunesse depuis de nombreuses années. On lui doit du respect et de la confiance. C’est comme cela qu’il voyait les choses… et après la publication, on n’a jamais eu une seule remarque de la part du public sur le côté japonisant de la couverture. On n’est pas là pour désorienter les gens mais il ne faut pas non plus priver le lecteur du plaisir, tant que la vérité poétique est valorisée.
La question de l’authenticité est très compliquée. Avec mon associé Loïc Jacob, nous sommes souvent très critiques par rapport aux livres publiés sur les pays d’Asie par certaines maisons d’édition. Toutefois, la question de l’habit des personnages est vraiment secondaire. La question principale est celle de l’esprit, de la mentalité des personnages. Loïc parle ainsi de « livres-panoplies » dont les personnages sont dotés d’une manière de penser, de percevoir les choses, qui est occidentale, même s’ils sont habillés en Chinois. En lisant ces livres, les lecteurs sont amenés à penser que les Chinois pensent et agissent comme cela. Je trouve cela assez embêtant. Cela amuse le lecteur mais le prive d’un contact précieux avec un personnage qui peut penser différemment. Ce sont des rencontres ratées, des livres en trompe-l’oeil. Même si nous gardons généralement pour nous ces critiques, dans les livres que nous proposons, il y a peu de chance que l’on se permette ce genre d’inconséquence.
Quelles occasions un éditeur d’albums jeunesse a-t-il de rencontrer les lecteurs des ouvrages qu’il publie? Qu’apprend ou retient-il de ces rencontres ?
Là encore, c’est un grand avantage d’avoir plusieurs casquettes. Je suis un auteur et je suis à ce titre invité dans des classes ou dans des salons du livre. Souvent, les enfants ont lu un ou deux de mes livres avant la rencontre, et j’apporte aussi de nouvelles histoires. A chaque fois, cela me donne l’occasion de savoir comment ils lisent mes livres. La qualité de la rencontre dépend toutefois de la manière dont les adultes préparent les enfants. La plupart des enseignants font un travail remarquable. D’autres, partis de bonne intention, sont si appliqués qu’ils ont tendance à trop cadrer leurs élèves. Chaque fois, la rencontre dure à peu près une heure. Parmi mes meilleurs souvenirs, je citerai les enfants en classes pour l’inclusion scolaire (CLIS) que j’ai rencontrés en région parisienne en 2013 : parfois, je cherche mes mots et ils ont le sentiment que je suis comme eux. C’est une drôle de reconnaissance pour un auteur jeunesse ! On essaie de s’attarder sur chaque page : derrière chaque page, il y a des personnages, des possibilités différentes. Je me souviens aussi d’une intervention dans un centre de loisirs estival, avec des enfants venus de loin, dont certains de l’Algérie. La séance était construite autour de mon livre Les Deux paysages de l’empereur, où un peintre voyageur porte à sa taille trois fioles. Cela a intrigué l’un des enfants et j’ai alors comparé l’équipement du peintre avec l’appareil photo utilisé par cet enfant pendant ses vacances. Comme cela, il a compris qu’il y avait un lien entre ce qui est raconté dans un livre et sa propre vie.
En fait, la question de l’empathie est très importante pour nous : nous voulons faire passer l’idée que l’on peut ressentir la même chose – une chose positive, si possible – avec d’autres, même si on ne parle pas la même langue, même si on ne vit pas dans le même pays, même si on n’est pas né à la même époque.
Quelle est la place de l’humour dans les histoires publiées par HongFei Cultures, alors que les différences ne manquent pas sur ce plan entre l’Asie et l’Europe ?
Suite à mon deuxième voyage au Japon, j’ai acheté un classique, intitulé Les Chrysanthèmes et le sabre, où l’auteure Ruth Benedict décrit la culture japonaise. Cet ouvrage extraordinairement bien écrit m’a toutefois laissé sur la faim sur un point : il ne parle pas de l’humour chez les Japonais. Or l’humour est un sujet très difficile. Il faut se rendre à l’évidence : il y a beaucoup de choses qui sont publiées en Chine ou à Taïwan et qu’on ne peut tout simplement pas traduire car il faudrait des notes de bas de page qui détruiraient tout le plaisir. Dans la littérature pour adulte en langue chinoise, l’humour peut parfois passer par des expressions. Traduites mot à mot en français, celles-ci sonnent un peu décalées mais elles peuvent aussi s’avérer très justes. Ce sont des « raccourcis émotionnels ou cognitifs » qui peuvent créer un effet humoristique. Cela ouvre aussi le champ d’expression en français.
En littérature jeunesse, Le Samouraï et les trois mouches, par Thierry Dedieu, fait partie des livres les plus drôles que nous avons publiés. La tension, la dérision, la caricature… les ingrédients sont là pour faire rire le lecteur intelligemment d’une situation drôle.
Mieux vaut donc un livre pour la jeunesse écrit directement en français?
Les deux sont possibles. Ecrire directement en français permet d’utiliser toutes les ressources sonores et de jouer sur les mots. C’est ce que j’ai fait dans l’album Face au tigre, où on trouve un rythme récurrent d’une fable à l’autre contenue dans l’ouvrage, et où l’allitération pigmente la description de l’environnement dominé par le Tigre prestigieux qui est ensuite tourné gentiment en dérision. Si j’avais d’abord rédigé l’histoire en chinois, j’aurais dû tout réécrire en français. Autant le faire directement en français.
L’écriture est certes une part importante en littérature jeunesse, mais le choix du graphisme ainsi que le cadre dans lequel les personnages évoluent comptent aussi beaucoup dans la possibilité pour une œuvre de franchir les frontières et de toucher des lecteurs de cultures différentes – si possible avec de l’humour.
Mais rit-on des mêmes choses en France, et en Chine ou à Taïwan ?
Très peu. Il y a des choses que les Chinois trouvent très drôles et que les Français n’aiment pas du tout, et vice versa. Il m’arrive souvent en France de me sentir obligé de rire, sans conviction… Pour les enfants, l’humour est très intimement associé à leur vie, à ce se passe à l’école par exemple. Et comme dans les écoles en France et en Chine il existe des codes de conduite différents, l’humour qui naît d’un détournement de ces codes prend des formes différentes, naturellement. Ceci dit, on peut prêter attention à l’humour en commun et encourager les auteurs à creuser cet aspect.
Quels étaient les objectifs de la présence de HongFei Cultures au salon du livre de Taipei ?
Il s’agit en particulier de rencontrer les éditeurs taïwanais, dans le but de vendre les droits de certains livres. Je commence à mieux connaître les éditeurs taïwanais et j’ai la chance de pouvoir étendre mon séjour au-delà de la seule période du salon, ce qui me permet de les rencontrer lorsqu’ils sont moins occupés. J’espère ainsi voir certaines de nos histoires publiées en chinois. Jusqu’à l’année dernière, nous n’étions pas trop pressés sur ce point, mais les ventes en librairie ont accusé une baisse l’an dernier – j’espère que cela est passager -, ce qui nous oblige aussi à trouver des ressources ailleurs, notamment par la vente des droits, en Chine, à Taïwan et ailleurs dans le monde.
Peut-on identifier une littérature taïwanaise, autonome de la littérature chinoise, notamment sur le plan de la littérature jeunesse?
C’est une question sur laquelle nous réfléchissons depuis longtemps et qui n’est pas du tout ésotérique. C’est une question très pratique. Cela concerne les Français, cela concerne tout le monde : c’est une question d’identité – et l’on a vu que quand les gens ne savent pas conduire un débat, cela mène à des propos aberrants. C’est une question d’identité culturelle. Je vis en France depuis 20 ans et je suis Chinois de Taïwan, ce qui complique encore plus les choses.
Petit à petit, j’en viens à me dire que l’on n’est pas du tout obligé de raisonner en termes d’identité. Je raisonne en termes de « spécificités culturelles » – et ce n’est pas un mot valise, passe-partout : cela veut dire quelque chose. Dans une culture donnée, il y a des sentiments, des modes de pensée, de perception du monde qui sont développés davantage ici, et moins ailleurs. Lorsque les sociétés entrent en contact, les éléments en veille dans une culture peuvent se trouver activés. C’est ainsi, pour moi, qu’une culture parvient à s’enrichir, se renouveler et se fortifier, sans être obligée de se renier. Ce n’est pas du tout quelque chose de tranché par des frontières. Définir des frontières, c’est définir un centre et une périphérie, et porter un regard suspect sur les choses qui sont en périphérie : sont-elles pures? sont-elles contaminées? Mais les Chinois sur les côtes ne sont pas moins chinois que ceux de la Chine profonde. Un Chinois qui parle une langue étrangère n’est pas moins chinois qu’un autre. Il ne faut donc pas compliquer les choses, même s’il faut parfois faire des choix.
Chez HongFei, nous en avons fait l’expérience avec la collection Belle île Formosa, la première que nous ayons créée. Elle regroupe des auteurs nés à Taïwan ou nés ailleurs mais qui ont vécu ou vivent à Taïwan, et dont la création est inspirée par cette terre de Taïwan. Ils peuvent être chinois, français. Nous ne défendons pas une littérature de terroir : c’est l’esprit de ce lieu qu’est Taïwan qui se retrouve dans le génie créateur, qui se retrouve dans une œuvre, peut-être pas en s’affichant comme exclusivement taïwanais. Comme je l’ai développé dans une interview donnée en septembre dernier, je trouve que la polarisation du débat autour de l’identité taïwanaise est souvent excessive. Pour ma part, je me présente assez facilement en France comme un Chinois de Taïwan, car j’y suis connu essentiellement pour ma qualité d’auteur et d’éditeur. Comme tel, je n’ai pas de doute sur la lignée dans laquelle je m’inscris. Quand Zhouangzi [莊子], Tao Yuanming [陶淵明], Li Shangyin [李商隱], Cao Xueqin [曹雪芹], etc. m’ont permis de m’émanciper et m’élever sur le plan littéraire, esthétique et spirituel, je me reconnais dans cette continuité, sans pour autant me désintéresser de la spécificité de ma terre natale Taïwan ni minimiser le rôle des littératures d’ailleurs, notamment anglaise, pour ma maturation. Cette appartenance culturelle ne change pas, même si aujourd’hui j’écris en français. Cela reflète d’ailleurs un phénomène nouveau : celui des auteurs qui écrivent dans une langue étrangère. C’était quelque chose d’exceptionnel au siècle dernier. C’est aujourd’hui quelque chose qui doit être pris en compte.
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