Né dans la province chinoise du Sichuan, Shang Qin (商禽, aussi transcrit par Shang Ch’in), de son vrai nom Lo Xianxing (羅顯烆) (1930-2010), connaît dès l’enfance une vie difficile, marquée par la mort prématurée de son père, petit commerçant, et la pauvreté qui s’ensuit. A l’âge de quinze ans il est enrôlé de force dans l’armée nationaliste, et malgré plusieurs tentatives de fuite, se retrouve entraîné jusqu’à Taiwan où il arrive en mars 1950. A Taipei, où il est posté, il sympathise avec d’autres militaires continentaux épris comme lui de poésie « pure », dans la veine du courant moderniste. Il délaisse bientôt les vers pour la prose et publie à partir de 1953 dans des revues littéraires sous divers noms de plume. Dès 1962, plusieurs de ses poèmes, dont « Girafe », sont traduits en français par Hu Pin-ching (胡品清). En 1967, Shang Qin épouse la poétesse Luo Ying (羅英) avant de prendre l’année suivante sa retraite de l’Armée. En 1969, il est invité à participer au Programme international d’écriture de l’Université de l’Iowa, aux Etats-Unis, où il passe deux années. Paraît alors le recueil Rêve ou aube. A son retour à Taipei, Shang Qin enchaîne les petits boulots avant de devenir, au début des années 80, le rédacteur en chef adjoint du China Times Weekly, poste qu’il occupe jusqu’en 1992. Pendant cette période, il compose de nombreux poèmes qui ne seront publiés qu’après la levée de la Loi martiale, en 1987. Il décède en 2010, laissant une oeuvre de 167 poèmes, pour la plupart composés dans sa tête avant d’être consignés sur le papier. Un autre de ses recueils, L’Oiseau triste, a été traduit en français. On trouve aussi quelques extraits dans Le Ciel en fuite. Anthologie de la nouvelle poésie chinoise.
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