Auteurs : Pierre-Jean Rémy, Colette Lambrichs & Jacques Clerc-Renaud
Editions de la Différence, 2006
ISBN : 9782729116071
Cadet d’une famille de trois fils, Chu Teh-Chun entre, en 1935, à l’École des Beaux-Arts de Hangzhou, dirigée par Lin Fongmien. En dehors des cours, il exécute plus de cinq cents aquarelles des paysages du lac de l’Ouest et passe ses soirées à peindre selon le style traditionnel avec l’intention de s’y consacrer entièrement. Mais l’École n’ayant pas de section spécialisée dans ce domaine, il opte finalement pour la peinture occidentale. Le 29 mars 1955, il embarque pour l’Europe, et après un mois de traversée par Hong Kong, Saïgon, Ceylan, Port Saïd, Le Caire où il découvre l’art égyptien qui le passionne, Chu Teh-Chun s’installe à Paris. Il peint des paysages de Paris, dessine à la Grande Chaumière, visite le Louvre, les galeries et les expositions. Un voyage en Espagne lui fait découvrir le Prado et Goya, Tolède et les œuvres du Gréco. En 1956, il découvre de visu l’art abstrait, notamment lors de la rétrospective Nicolas de Staël, qui constitue pour lui un événement marquant, tout comme le sera en 1969 l’exposition du tricentenaire de Rembrandt à Amsterdam. De 1956 à 1961, il rencontre ses premiers succès à Paris, et dès 1964, sa réputation se propage à l’étranger à l’occasion d’expositions au Carnegie Art Museum, à Pittsburgh, Jérusalem, Athènes, et en 1969, à la Biennale de São Paulo. En 1976, il renoue avec la calligraphie qu’il a pratiquée dans sa jeunesse. C’est un plaisir qu’il mène désormais en parallèle à sa peinture. En 1979, il retrouve son ancien maître Lin Fongmien qui expose au musée Cernuschi ainsi que son ami le sculpteur Liu Kaiqu, venu à Paris avec une délégation d’artistes chinois. C’est à partir de ce moment que s’amorce pour lui un tournant : la reprise des relations avec les peintres restés en Chine continentale, anciens professeurs ou condisciples comme Wu Guangzhong ; cela aboutit en 1983 au voyage de Chu à Pékin, où il est invité par l’Union des Artistes de Chine. Auparavant, il siège au jury de l’Université chinoise de Hong Kong. Sa renommée, partie d’Occident, s’étend maintenant à l’Asie. Le Musée national d’histoire de Taipei organise en 1987 une grande exposition rétrospective, lui permettant ainsi, pour la première fois depuis trente-deux ans qu’il a quitté son pays, de montrer l’ensemble de son œuvre.